Le témoignage de Sandrine, 50 ans, pair-aidante TOMO
À bientôt 50 ans, Sandrine affiche un sourire franc et une énergie communicative. Pourtant, derrière cette apparente légèreté se cache une épreuve qui a bouleversé sa vie : un cancer du sein diagnostiqué un vendredi matin, à 8h15, qu’elle n’oubliera jamais.
« Ce jour-là, tout s’est effondré. J’étais tiraillée entre l’espoir que ce ne soit rien de grave et la peur immense que ce soit bien un cancer », confie-t-elle. Comme beaucoup de patientes, Sandrine a découvert elle-même la maladie grâce à l’auto-palpation. S’en sont suivis les examens, la rencontre avec l’oncologue, puis la spirale des traitements.
Un parcours semé d’épreuves
Les annonces aux proches, les premiers rendez-vous médicaux, la perte des cheveux, les regards extérieurs… chaque étape a laissé une empreinte. « On entend souvent : “il faut être forte, il faut avoir du courage”. Mais moi, à ce moment-là, je n’avais ni force ni courage. J’avais juste très peur », raconte Sandrine.
Elle se souvient aussi de moments lumineux, comme la fin de sa chimiothérapie qu’elle a célébrée déguisée en lutin de Noël. « Ce n’était pas pour masquer la souffrance, mais pour dire que malgré tout, il y avait encore de la place pour la joie », dit-elle.
L’après-cancer : un vide souvent sous-estimé
Si le suivi médical s’est bien déroulé, Sandrine souligne un manque : celui de l’accompagnement émotionnel. « Les médecins répondent aux questions médicales, mais qui répond à la peur, à la solitude, à ce qu’on n’ose pas dire pour ne pas inquiéter ses proches ? »
C’est là qu’elle découvre la pair-aidance. « J’ai eu la chance d’avoir des copines de chimio, de radiothérapie. Mais je ne voulais pas que cette épreuve ne m’apporte rien. En devenant pair-aidante, j’ai trouvé une façon de donner du sens à ce que j’avais traversé. »
De patiente à pair-aidante
Aujourd’hui, Sandrine accompagne d’autres personnes confrontées à un cancer. Elle les écoute, partage son expérience, et surtout, leur rappelle qu’elles ont « le droit d’être faibles, le droit de pleurer ».
La plateforme TOMO a rendu cette mission possible. « Elle est souple, sécurisée, organisée. Les patients choisissent le pair-aidant qui leur correspond, et les échanges sont encadrés. C’est rassurant pour tout le monde », explique Sandrine.
Son message
À celles et ceux qui hésitent à franchir le pas et devenir pair-aidants, Sandrine a un conseil : « Vas-y, essaie ! Si ça ne colle pas avec une personne, ce n’est pas grave, il y en aura une autre. Mais ne vous privez pas de ce soutien. Parce que le vrai danger, c’est l’après : quand les soins s’arrêtent et que l’isolement s’installe. »
Sandrine ne se définit plus seulement comme une survivante du cancer. Elle est devenue une passeuse d’expérience, une présence précieuse pour ceux qui affrontent aujourd’hui ce qu’elle a surmonté hier. « On peut être malade et actif. On peut aussi transformer cette épreuve en force, et en aide pour les autres. »